Les femmes représentent 50% des ressources humaines du continent africain. En dépit des conventions internationales visant à protéger leur statut, nombre d’entre elles restent encore vulnérables faute d’un accès aux soins suffisant. Dans ce domaine, nous devons agir collectivement pour espérer faire reculer les maladies.
Aujourd’hui, la santé de la femme a des implications profondes dans le développement du continent africain, et plus généralement du monde. On estime que l’inégalité d’accès à des traitements entre sexes génère ainsi des pertes mondiales de productivité de l’ordre de 15 milliards de dollars chaque année. Ce fossé est largement lié aux grossesses. De gros efforts ont été déployés pour développer les soins qui entourent la maternité. Des efforts méritoires : entre 1990 et 2013, la mortalité maternelle a reculé de 45 % dans le monde. Mais le combat est loin d’être terminé, notamment sur le continent africain, puisque 62 % des décès maternels surviennent en Afrique subsaharienne. Si dans les pays développés, 16 femmes sur 100 000 courent le risque de mourir à cause de complications liées à leur grossesse, cette proportion est de 510 femmes africaines sur 100 000. Un écart « inacceptable », ainsi que le soulignait dernièrement, à juste titre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Plus largement, si la mortalité maternelle recule, les souffrances engendrées par la maternité en Afrique demeurent une réalité. Pour une femme qui meurt, 20 à 30 autres souffrent d’une maladie ou d’une invalidité à court ou long terme après avoir mis un enfant au monde. Les séquelles vont de cas d’anémie graves, à un dommage causé aux organes génitaux, en passant par des douleurs chroniques ou la stérilité. Des faits d’autant plus révoltants lorsque l’on sait que nombre de ces maux pourraient être évités grâce, notamment, à un meilleur accès à la contraception. Si les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) avaient fixé un taux de prévalence contraceptive de 20%, il est loin d’être atteint dans tous les pays d’Afrique. Le Bénin affiche par exemple un taux alarmant de 8%. Avec un meilleur accès aux méthodes modernes de contraception, chaque année à la grossesse en Afrique subsaharienne.
A cela il faut ajouter les conséquences désastreuses du VIH/Sida – auquel les femmes sont particulièrement vulnérables, par leur physiologie, mais aussi à cause des agressions sexuelles dont elles sont victimes.