À l’occasion de la semaine de l’allaitement, qui s’achève le 7 août, l’Unicef et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont publié une étude internationale en collaboration avec le Collectif mondial pour l’allaitement maternel. D’après leurs experts, la généralisation de l’allaitement permettrait de sauver la vie de centaines de milliers d’enfants. Un enjeu majeur de santé publique en Afrique subsaharienne, où la mortalité infantile bat tous les records.
Sur le continent africain, les taux d’allaitement exclusifs des nourrissons de moins de six mois diffèrent largement d’un pays à l’autre. Le Burundi, l’Érythrée, le Kenya et l’Ouganda figurent parmi les champions du continent, avec des taux supérieurs à 60%. À l’inverse, la Côte d’Ivoire (12%) ou le Nigeria (17%), ainsi que plus largement les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, apparaissent en queue du classement.
Or, selon l’étude, l’absence d’allaitement maternel dès les premiers instants de la vie a des conséquences dramatiques en termes de mortalité infantile. Les experts de l’étude notent en effet que « le lait maternel réduit le risque de maladies chroniques et la prévalence de l’obésité ou du surpoids plus tard dans la vie ». De même, « la moitié des épisodes diarrhéiques et un tiers des infections respiratoires » pourraient être évités grâce à l’allaitement maternel exclusif. Au niveau mondial, de bonnes pratiques d’allaitement permettraient de sauver plus de 800 000 enfants de moins de cinq ans chaque année, estiment les chercheurs.
Les grandes entreprises à la manœuvre
Des progrès significatifs en la matière ont pourtant été réalisés ces dernières années sur le continent, notamment en Afrique de l’Ouest. Mais ils sont parfois ralentis par le manque d’investissements de ces pays pour promouvoir le lait maternel. Alors que les experts estiment qu’il faudrait investir 4,70 dollars par nouveau-né, 25 pays africains dépensent moins de 1 dollar. Seules la Somalie et la Guinée-Bissau investissent plus de 5 dollars par bébé.