Avec le Fonds Français Muskoka, le Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa) a prêté main forte au ministère de la Santé et à l’Ong Organisation pour le service et la vie (Osv/Jordan) pour la mise en place d’une barque « Clinique mobile de planification familiale» au profit des populations de la commune lacustre de Sô-Ava dans le département de l’Atlantique.
Acquise grâce à la mise en œuvre au Bénin du Fonds français Muskoka, la barque sillonne les villages pour offrir, gratuitement, aux populations, les services intégrés de santé de la reproduction (Sr), planification familiale (Pf), Vih, Violences faites aux femmes (Vff) et santé de la reproduction des adolescents et jeunes (Sraj).
Il est 10 heures. Après une demi-heure de navigation, la barque estampillée « Clinique mobile de planification familiale» atteint Sô-Tchanhoué, un village de l’arrondissement de Vekky où est prévue une sensibilisation grand public sur la planification familiale. Avec ses 29 476 habitants (résultats du quatrième Recensement général de la population et de l’habitation), c’est le plus peuplé des sept arrondissements de cette commune qui en compte 118 547.
A l’intérieur de la barque, l’équipe composée de Pulchérie Achadé, la directrice exécutive de l’OSV/Jordan, Edwige Laëtitia Gnansounou, l’infirmière, et Jacques Koudénoukpo, un relais communautaire est fin prête.
L’activité du jour porte sur la planification familiale, avec un focus sur les méthodes contraceptives, l’offre gratuite des méthodes aux personnes désireuses, le dépistage du Vih. Une fois sur la terre ferme, l’équipe est chaleureusement accueillie. Jacques Koudénoukpo ouvre la séance. Originaire de la localité, il s’adresse, dans la langue locale, aux femmes et aux hommes réunis.
Son intervention porte sur les idées reçues sur la planification familiale. « Le planning familial n’est pas mauvais pour la santé. Il aide à espacer les naissances et à autonomiser la femme. La contraception ne rende pas les femmes stériles. Faites un tour dans la barque pour plus d’informations», dit Jacques en substance. Après son intervention, Edwige Laëtitia Gnansounou qui officie en permanence sur la barque, prend le relais pour parler des méthodes contraceptives modernes.
Par un jeu de questions-réponses, elle jauge les connaissances de ses vis-à-vis avant de passer au peigne fin les méthodes, de la pilule au collier du cycle, en passant par les contraceptifs injectables, les implants, le dispositif intra utérin (DIU), les préservatifs masculin et féminin, condom et Fémidom. Pour chaque méthode, l’infirmière s’attarde sur le mode d’action, la durée de protection, les avantages, effets secondaires.
Elle insiste sur les effets secondaires car, à Sô-Ava comme ailleurs au Bénin, le rapport des femmes à la contraception reste ambigu du fait de leurs effets sur la santé, la fécondité, ou encore l’apparence physique. Peu ou mal informées au sujet de leur survenue, nombreuses sont les femmes, en effet, à faire preuve de réticence ou à abandonner leur méthode. Edwige Gnansounou saisit l’occasion pour dissiper les appréhensions. «Il peut s’agir de l‘absence des règles, de saignements plus ou moins abondants, de prise de poids, de nausées», leur explique-t-elle, ajoutant que ces effets diffèrent d’une femme à une autre. Elle rassure aussi son auditoire sur la bonne prise en charge des effets secondaires par le personnel de santé.
Edwige L. Gnansounou qui achève son intervention par la démonstration du port correct du préservatif, est pressée de questions par les femmes et hommes. Ces derniers ne se font pas prier quand elle les invite à rejoindre la barque pour plus d’information, pour adopter une méthode, faire le dépistage du VIH ou exposer une préoccupation particulière.