L’histoire de

Honorine

Burkina Faso

«Cela fait 33 ans que je suis sage-femme. J’enseigne à l’école de santé publique du Burkina Faso.»

« Quand j’étais petite, chaque fois qu’on m’envoyait donner la nourriture à une nouvelle accouchée j’étais curieuse et quand je voyais la sage-femme dans sa tenue je me disais qu’après Dieu c’était elle. Pour aider à mettre au monde un bébé il faut être aussi puissant que le seigneur.

Au tout début de ma carrière, j’ai été affectée pour mon premier poste dans un milieu rural, très rural complétement démuni. J’étais la première sage-femme. La maternité était gérée par des matrones jusque-là. Il a fallu tout réorganiser. Les femmes étaient complètement démunies, pauvres et analphabètes. Ce fut très dur. Quand il fallait évacuer une femme pour complication, la famille devait prendre en charge les frais. Sur 10 femmes devant être évacuées, une seule arrivait à partir. Les autres restaient là et moi j’étais démunie. Il n’y avait pas d’ambulance. Lorsque la famille ne pouvait payer le carburant, les femmes partaient sur un vélo ou à moto. Il n’y avait aucun équipement, pas de médicament, et je faisais 30 accouchements par mois. J’étais très stressée et pas encadrée. Nous n’avions ni téléphone, ni radio nationale. Ce fut un isolement total durant 4 ans.

Il n’y a pas 36000 solutions pour améliorer la santé des femmes et des enfants dans notre pays. Il faut que la sage-femme aille et descende jusqu’au niveau communautaire au lieu de rester cloitrer dans les grands centres. Mais pour ce faire, nous avons posé le problème au ministère car les conditions ne sont pas réunies. Ne serait-ce que le logement par exemple.

Il y a beaucoup à faire pour améliorer l’encadrement des sages-femmes. Aujourd’hui nous avons une quarantaine d’écoles privées pour les mêmes terrains de stage. Ce qui représente plus d’élèves que de patientes. Certains quittent l’école sans avoir fait 10 accouchements.

L’autre expérience marquante que je voudrais relater est un partenariat avec MSF pour la mise en œuvre de la PTME VIH. En matière de PTME c’était les précurseurs. L’expérience a marché pendant deux années où j’ai eu la chance de les accompagner. Ce fut une réelle opportunité pour améliorer et rehausser les compétences des sages-femmes. Toute une série de recyclage des sages-femmes était proposée, des tests pour évaluer les prérequis et améliorer les compétences des sages-femmes. Cependant quand MSF s’est retiré après avoir fait du plaidoyer auprès du ministère de la santé pour la pérennité du projet, cela n’a pas abouti et malheureusement tout s’est perdu. Ce fut une fin amère. »

©Sophie Garcia / UNICEF

 

ACCÈS À UN PERSONNEL DE SANTÉ QUALIFIÉ

Améliorer l’accès à du personnel obstétrical compétent constitue un des points forts du Fonds Français Muskoka. Plus de 30 000 personnels de santé (médecins, infirmiers, sages-femmes, ASC), ont reçu un appui, grâce à l’action des agences.

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