L’histoire de

Kadidja

N’djamena,  Tchad

« J’étais en CE2, nous étions assis devant notre porte et une femme qui partait pour l’hôpital a accouché juste devant nous par terre »

« J’exerce le métier de sage-femme depuis 5 ans, à l’hôpital de la paix à N’Djamena au Tchad. Nous sommes 7 sages-femmes pour 180 accouchements par mois. Nous ne sommes pas suffisamment nombreuses et nous retrouvons à faire des gardes de 20 heures avec une fille de salle. 

Nous sommes aussi confrontés au problème de matériel comme le matériel de réanimation. D’aspirateur par exemple, nous n’en disposons pas. Nous devons faire des massages cardiaques. Nous n’avons pas de ballon pour la ventilation non plus. Ce manquement pose de gros risques pour le bébé. Moi-même parfois, je vais payer les poires avec mon propre argent malgré mon salaire. Les salaires on n’en tient pas compte sinon on s’arrête d’être sage-femme. La motivation c’est sauver des vies, et aider les femmes à donner la vie.

En 2010, à la sortie de l’école, j’ai été nommée en milieu rural. On partait dans les petits villages pour faire la CPN et mobiliser les femmes pour qu’elles accouchent à l’hôpital. Les conditions de vie étaient rudes, les déplacements à moto difficiles, surtout lorsqu’il faut braver les intempéries.

Je serais prête à retourner en milieu rural, aller vers ces femmes pour qu’elles aient des soins appropriées et pour le bien être du nouveau-né. Je suis sage-femme avant tout et fière de l’être.« 

©Sophie Garcia / UNICEF

 

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