Le Monde Afrique
Anne-Marie Descôtes revient sur le Fonds français Muskoka, créé en 2010, qui a pour objectif d’améliorer la condition sanitaire et économique des femmes dans huit pays d’Afrique.
La journée du 8 mars est incontestablement devenue un symbole fort de la lutte en faveur des droits des femmes. Mais c’est bien chaque jour de l’année que la France est mobilisée en faveur des droits des femmes et de la réalisation effective de l’égalité entre les femmes et les hommes. En Afrique, nos actions de développement dans ce domaine sont plurielles : elles touchent à la fois la santé, l’éducation, la formation professionnelle.
La santé des mères et des jeunes enfants est une priorité. Le manque d’accès à des services de santé de qualité affecte en premier lieu les femmes, les nouveau-nés, les enfants et les adolescents. De très nombreux décès ont des causes que l’on a identifiées et auxquelles on peut remédier. La France s’est engagée, lors du G8 qui s’est tenu à Muskoka (Canada) en 2010, à y consacrer spécifiquement 500 millions d’euros. Cela s’est traduit par la création du Fonds français Muskoka (partenaire du Monde Afrique) mis en œuvre par l’Unicef, ONU Femmes, l’OMS et le Fonds des Nations unies pour la population, principalement en Afrique de l’Ouest. Depuis lors, sur le terrain, des personnels de santé sont formés, des enfants, vaccinés et des femmes, suivies pendant leur grossesse. Les contributions françaises ont permis de faire la différence dans la lutte contre la mortalité des mères et des enfants, mais aussi dans la lutte contre les violences basées sur le genre.
Sensibilisation et contraception
Le Fonds français Muskoka sert également à informer le public le plus large possible. Ainsi, il a financé à plus de 75 % la série télévisée C’est la vie, dont l’action se déroule dans un centrede santé d’un quartier de Dakar, au Sénégal. Cette série, pionnière en Afrique francophone, permet de sensibiliser les adolescents et les jeunes adultes aux bonnes pratiques en matière de santé maternelle et infantile, de dénoncer les violences basées sur le genre, de promouvoir les droits fondamentaux des femmes à la santé, à l’éducation et de promouvoir leur autonomisation. Déjà diffusée sur la chaîne privée panafricaine A + et TV5 Monde, elle sera diffusée sur 39 chaînes subsahariennes en 2016.