Niamey, 6 juillet 2019 (GabonInitiatives) – Les Organisations de la Société Civile (OSC) d’Afrique francophone réunies à Niamey au Niger interpellent les Chefs d’Etat du continent sur l’urgence d’accroitre leurs investissements nationaux alloués à la santé et contribuer au succès de la prochaine restitution des fonds du Global Fund (GFAN), to Fight AIDS, Tuberculose et Malaria du mois d’Octobre de cette année.
Cette interpellation a été lancée le 2 juillet dernier en prélude du sommet de l’Union Africaine. Leur plaidoirie vise à éradiquer les épidémies du VIH, paludisme et de la tuberculose. Au nombre des acteurs conviés se trouve le gabonais, Guy Mombo Lembomba, président du RENAP/AJ et coordonnateur national du GFAN – Gabon. Voici l’intégralité de cette interpellation.
Déclaration de Niamey :
« Nous, organisations de la Société Civile Africaine francophone réunies à Niamey en marge du 12 Sommet extraordinaire de l’Union Africaine de juillet 2019, faisons les constats suivants :
Chaque année des millions des personnes décèdent des maladies évitables dans nos communautés. En 2019, l’Afrique représente à elle seule 24%
1- de la charge mondiale de morbidité en santé alors qu’elle n’a que 16%
2- de la population mondiale. 70% des personnes vivant avec le VIH se trouvent sur notre continent ; 92% des cas soit 200 millions de cas, et 93% de décès soit plus de 403.000 décès liés au paludisme sont enregistrés en Afrique sub-saharienne, plus de 25% des décès dus à la tuberculose et un enfant sur 13 meure avant l’âge de 5ans en Afrique subsaharienne ce qui fait d’elle la région du monde qui enregistre le taux de mortalité le plus élevé chez les moins de 5 ans.
3 – Plus de la moitié de la population africaine n’a toujours pas accès aux services de santé essentiels surtout en milieu rural. Les enfants, les jeunes, les femmes et les personnes vulnérables payent le plus lourd tribut. Parallèlement, les dirigeants africains se sont engagés à :
– Allouer 15% des budgets nationaux à la santé (Déclaration d’Abuja de 2001)
– Éliminer le Sida la Tuberculose et le Paludisme en Afrique d’ici à 2030 (Déclaration d’Abuja de 2013)
– « Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien être à tout âge et face à la nécessité de mettre fin d’ici 2030 à l’épidémie du Sida, à la tuberculose, au paludisme et aux maladies tropicales négligées et combattre l’hépatite, les maladies transmises par l’eau et autres maladies transmissibles », (ODD 3, 2015)
– Accélérer les efforts d’élimination du paludisme à travers la campagne « Zéro Palu !Je m’engage » (31 Sommet UA Nouakchott, 2018 )
– Améliorer les dépenses liées à la santé et veiller à la réalisation d’un système de couverture sanitaire universelle (Déclaration d’Addis -Abeba de 2019)
Sur la base de ces engagements, 11 États membres de l’Union Africaine sur 55 ont atteint le seuil de 86,30 dollars d’investissement par habitant dans le secteur de la santé nécessaire pour garantir les services minimums de soins de santé aux citoyens. Nous félicitons les pays qui consacrent déjà 15% de leurs budgets publics à la santé.
– Si rien n’est fait maintenant dans le sens de l’augmentation considérable des investissements domestiques pour la santé, nous perdrons bientôt toute véritable opportunité de mettre fin aux épidémies, compromettant ainsi l’avenir de notre continent. La population croit très rapidement. L’augmentation des investissements doit suivre le rythme de la croissance démographique si nous voulons ne serait-ce que maintenir les niveaux actuels de couverture sanitaire.
Dans le but d’accélérer la riposte pour mettre fin aux épidémies de Paludisme, SIDA et de Tuberculose, et d’atteindre la couverture de santé universelle en Afrique, nous lançons, au nom de la Société Civile africaine francophone, un vibrant appel à nos Chefs d’États et à nos gouvernements à prendre les actions suivantes :
1. Renforcer les systèmes de santé y compris les systèmes communautaires capables d’offrir des Soins de Santé Primaire (SSP) intégrés et complets ;
2. Respecter leurs engagements à rendre disponible à temps les fonds de contrepartie et de cofinancement pour assurer la mise en œuvre et la continuité des programmes de lutte contre le VIH/SIDA, la Tuberculose et le Paludisme ;
3. Assurer la disponibilité permanente des intrants jusqu’au niveau communautaire ;
4. Augmenter les financements domestiques alloués à la santé pour la mise en œuvre des interventions à haut impact et leur pérennisation ;
5. Mettre en place des conseils nationaux multisectoriels de suivi des engagements, et des mécanismes de redevabilité pour la bonne utilisation des ressources allouées à la santé ;
De plus, dans un effort de solidarité mondiale, nous exhortons chaque État Membre de l’Union Africaine à s’engager et accélérer le mouvement en contribuant au succès de la 6ème reconstitution des ressources du Fonds Mondial de lutte contre le VIH/SIDA, le PALUDISME et la TUBERCULOSE lors de la prochaine conférence qui se tiendra à Lyon (France) en Octobre 2019.