La Banque mondiale (BM) a identifié une douzaine de faits et défis majeurs dont certains ont eu une implication directe sur la région. D’emblée, l’institution de Bretton Woods a reconnu plusieurs étapes franchies au cours de l’exercice qui s’achève.
2015 est une année de grande avancée dans la lutte contre l’extrême pauvreté, avec une baisse historique de la part de la population mondiale vivant dans l’extrême pauvreté. L’Afrique reste ainsi au coeur de la mobilisation mondiale car la majorité des 702 millions de personnes vivant sous le nouveau seuil international de pauvreté fixé à 1,90 dollar américain par jour (estimations récentes) vit en Afrique subsahararienne et en Asie du sud. Si la BM a mis en exergue ce pas de géant qui a permis de quitter le taux d’extrême pauvreté à deux chiffres (9,6% en 2015; 37,1% en 1990), par contre elle n’a pas minimisé l’ampleur de la tâche restante pour y mettre fin d’ici à 2030.
Comme deuxième fait majeur, il y a l’accord négocié pour juguler le changement climatique. Au total, 195 nations y ont apposé leurs signatures. L’accord a confirmé le rôle significatif des incitations pour réduire les émissions, y compris la tarification carbone. Près de 40 pays et 23 villes ont déjà fixé un prix carbone. Autre fait majeur, l’identification des stratégies pour venir en aide aux 20 millions de réfugiés dont plus de la moitié vivant en Syrie, en Afganistan et en Somalie. Une synergie regroupe actuellement la BM et plusieurs autres institutions internationales pour intervenir dans cette crise grandissante des réfugiés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Si l’établissement des cibles concrètes pour réaliser les objectifs de développement durable (ODD) d’ici à 2030 (fin de l’extrême pauvreté, lutte contre les inégalités, réglement du problème, etc.) se présente comme le quatrième fait majeur, il faut s’intéresser également à un autre fait. Il s’agit de la réflexion sur les niveaux d’Aide publique au développement. Tout le sens du défi est d’arriver à multiplier par mille les milliards de dollar d’investissements alloués au développement dans les pays à faible revenu.
Le sixième fait concerne l’effondrement des prix des matières premières, depuis quatre ans, dans les secteurs des métaux et de l’agriculture. Parmi les causes, il y a la hausse de l’offre, les récoltes record, l’atonie de la demande et l’appréciation de la devise américaine. Il faut désormais réfléchir sur une nouvelle norme pour les exportateurs d’Afrique et d’autres régions.
Malgré une fin d’année difficile pour la région frappée par Ébola, le fait retenu se rapporte au renforcement des systèmes de santé des pays jadis affectés et à l’effort des gouvernants et acteurs de terrain pour contenir le risque de hausse de la mortalité après la fin officielle de l’épidémie. Néamnoins, relève le rapport, le monde a connu une baisse record de la mortalité maternelle et infantile entre 1990 et 2015. Le recul est estimé entre 44 à 53%. En effet, il y a eu les interventions pour obtenir des résultats dans la lutte contre les principales maladies infectueuses.