Rencontre de haut niveau sur le thème : santé des femmes, des mères , des enfants en Afrique

Rencontre de haut niveau sur le thème : santé des femmes, des mères , des enfants en Afrique

Le Fonds Français Muskoka organise une rencontre de haut niveau à Paris le 21 juin 2023, sous le thème : Santé des femmes, des mères, des enfants en Afrique – renforcer la logique partenariale et d’investissement solidaire.

Les objectifs de cette rencontre sont de promouvoir un modèle partenarial innovant en santé via le décloisonnement et la pérennisation des partenariats institutionnels, techniques et financiers, par et pour les États africains.

« L’Afrique sera le foyer de la croissance mondiale dans les années à venir » ; mais pour cela, le continent doit pouvoir s’appuyer sur une population en bonne santé pour porter son développement et construire des économies solides. L’Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC) concentre d’immenses défis humanitaires et de développement. La région supporte 40 % des décès maternels et 1/3 des décès d’enfants dans le monde, ne lui permettant pas d’atteindre les Objectifs mondiaux de Développement Durable (ODD) en 2030. En cause : un accès limité à des services de santé abordables et de qualité, la chronicité de la malnutrition, l’ancrage des violences à l’égard des femmes et des filles.

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Les ministres de la santé du G7, en conclusion de leur réunion à Nagasaki au Japon, renouvellent leur soutien au Fonds Français Muskoka et à ses actions

Les ministres de la santé du G7, en conclusion de leur réunion à Nagasaki au Japon, renouvellent leur soutien au Fonds Français Muskoka et à ses actions

Les ministres de la santé du G7, en conclusion de leur réunion à Nagasaki au Japon, ont fait état de leur soutien au Fonds Français Muskoka et à ses actions sur la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile.

Ils ont réaffirmé leur détermination à :
  • Améliorer la santé des femmes, des enfants et des adolescents
  • Mettre fin aux décès évitables de mères, nouveau-nés et jeunes enfants
  • Contribuer à l’amélioration des conditions de vie des femmes, des enfants et des adolescents.
  • Soutenir les pays par le biais d’une coopération multilatérale,régionale et bilatérale pour fournir des services de santé essentiels équitables et de qualité.

« En nous efforçant de ne laisser personne de côté, nous réaffirmons notre détermination et nos efforts continus pour mettre fin aux décès évitables de mères, de nouveau-nés et d’enfants, et améliorer la santé des femmes, des enfants et des adolescents en contribuant aux fonds pertinents et en soutenant les pays par le biais d’une coopération multilatérale régionale et bilatérale pour fournir des services de santé essentiels équitables et de qualité, en soutenant également l’Initiative de Muskoka sur la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile.

Gardant à l’esprit les défis supplémentaires posés par le COVID-19, les conflits et le changement climatique, nous accorderons une attention particulière à l’impact sur la SDSR globale et nous nous engagerons à nouveau à accélérer la réalisation des ODD 2, 3, 5 et 6, y compris les cibles évitables en matière de santé maternelle, néonatale, et la mortalité infantile, les SDSR et les objectifs pertinents en matière de santé et de genre dans nos efforts pour atteindre la Couverture sanitaire universelle (CSU) pour tous. »

La députée Michèle Peyron à l’ENSP Damouré Zika au Niger pour toucher du doigt l’impact du Fonds Français Muskoka

La députée Michèle Peyron à l’ENSP Damouré Zika au Niger pour toucher du doigt l’impact du Fonds Français Muskoka

Le vendredi 28 avril 2023, les responsables de l’école nationale de santé Damouré Zika ont reçu au sein de leur illustre établissement la visite de la députée française Michèle Peyron, la conseillère du ministre de la santé, la directrice Santé Mère-enfant du ministère de la santé publique, le président du conseil d’administration et le directeur général de l’ENSP, ainsi que les représentants de l’OMS Niger, UNFPA Niger, UN Women Niger et UNICEF Niger.

Cette délégation sous la conduite de la députée française Michèle Peyron a permis de constater de visu les contributions réalisées par le Fonds Français Muskoka.

Podcast Priorité Santé : Prise en charge des violences faites aux femmes et aux enfants et lutte contre l’impunité

Podcast Priorité Santé : Prise en charge des violences faites aux femmes et aux enfants et lutte contre l’impunité

Afin de mettre en lumière et d’améliorer la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, les associations togolaises collaborent étroitement avec les fiosrons, littéralement « femmes de chef ». L’influence qu’elles ont sur leur époux leur permet d’améliorer les conditions des femmes et enfants victimes de violences, au sein de leur communauté.

Comment la mobilisation de ces femmes « d’hommes puissants » permet de faire reculer les violences à l’encontre des femmes ? Quelle prise en charge pour les femmes victimes de violences ? Comment lutter contre l’impunité ?

L’équipe de Priorité Santé en partenariat avec le Fonds Français Muskoka  a reçu Adjoa Thérèse AKAKPO, coordinatrice de l’ONG LA COLOMBE, porteuse du projet Fiosron, et Afiwa Immaculée KONDO, femme d’un des chefs du projet, qui se mobilisent ensemble dans leur communauté pour faire reculer les violences.

Émission délocalisée à Lomé, au Togo

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Cameroun : les leaders traditionnels d’Afrique s’approprient la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles

Cameroun : les leaders traditionnels d’Afrique s’approprient la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles

Les chefs traditionnels de l’Afrique de l’Ouest et du Centre se sont réunis les 14 et 15 décembre 2022 à Douala pour échanger sur leur contribution dans cette bataille pour éradiquer la violence basée sur le genre dans les deux sous-régions.

Le forum organisé à Douala a vu la participation de 80 chefs traditionnels du Cameroun, Côte d’Ivoire, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Tchad, Togo, Sénégal, Sierra Leone, et visait à mettre l’accent sur la prévention en s’attaquant aux causes structurelles et facteurs et risques associés de cette violence.

Mme Marie-Thérèse Abena Ondoa, Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille du Cameroun, a indiqué que « malgré la loi du silence, le pourcentage de cas signalés est de plus en plus élevé avec une prévalence de plus de 40%. Une femme sur trois a été victime de violences physiques, sexuelles ou psychologiques au cours de sa vie ».

En Afrique centrale, les données sur la prévalence de la violence entre partenaires intimes vont de 28% à Sao Tomé-et-Principe à plus de 56% en Guinée équatoriale. La prévalence du mariage des enfants varie de 21,9% au Gabon à 61% en République centrafricaine. Les mutilations génitales féminines, bien que non pratiquées dans tous les pays, atteignent plus de 34% au Tchad. Au Cameroun, 39% des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans, généralement causées par une personne de leur entourage.

Pour avoir un impact et réduire ces chiffres, ONU Femmes pense qu’un changement de paradigme est nécessaire. Mme Florence Raes, Directrice régionale a.i d’ONU Femmes pour l’Afrique occidentale et centrale, soutient que « Les premières décennies n’ont peut-être pas mis l’accent sur un partenariat essentiel. Aujourd’hui, il s’agit de travailler conjointement avec les chefs traditionnels et religieux, car ils sont les relais fondamentaux des réalités que vivent les filles dans leur communauté ».

Les chefs traditionnels quant à eux s’engagent à mettre fin à la violence contre les femmes. Le chef Fonjinju Tatabong Alexander de Melong dans la région du Littoral au Cameroun déclare « Nous, détenteurs du pouvoir ancestral, sommes appelés à utiliser ce pouvoir pour mettre fin aux différentes formes de domination masculine qui contribuent à la reproduction constante des inégalités et de la violence dans notre société. Les coutumes africaines authentiques que nous défendons sont favorables à la justice et à la protection des droits des femmes ». À la clôture du Forum, Mme Arlette Mvondo, Chargée du bureau pays ONU Femmes Cameroun et Présidente Technique du Fonds Français Muskoka et les chefs traditionnels ont dressé une liste de recommandations : « Nous souhaitons faire de ce Forum régional une rencontre annuelle, de lancer un prix de l’innovation pour promouvoir les initiatives inspirantes des chefs traditionnels contre les violences faites aux femmes et aux filles et d’organiser également des ateliers de renforcement des capacités et de soutien aux projets pour accélérer la mise en œuvre des recommandations ».

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AfrikMag

Article de Murielle Stéphanie BLAVO 

Violences obstétricales au Sénégal : une timide libération de la parole

Violences obstétricales au Sénégal : une timide libération de la parole

La mort d’une mère et de son bébé à Louga, le 7 avril 2022, a entraîné de nombreux témoignages de mauvais traitements dans les hôpitaux.

Négligences, brimades, tapes, gifles, mots et gestes brutaux : mettre un enfant au monde se fait encore trop souvent dans la violence au Sénégal. Si, au lendemain de la mort d’Astou Sokhna, une mère de 34 ans, à l’hôpital public de Louga (nord-ouest) le 7 avril 2022, les victimes ont été nombreuses à témoigner sur les réseaux sociaux, peu osent en parler publiquement et aucune n’a porté plainte pour de tels actes. Suite à ce drame, pour la première fois, trois sages-femmes ont été condamnées à six mois de prison avec sursis pour « non-assistance à personne en danger ». Mais aujourd’hui, ces cas sont encore identifiés comme de simples « négligences médicales » et le terme de « violences gynécologiques et obstétricales » n’est toujours pas utilisé par les pouvoirs publics.

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Le Monde Afrique.

Cet article a été réalisé en partenariat avec le Fonds français Muskoka.

En Afrique de l’Ouest, une sage-femme est souvent obligée de remplir la tâche de trois personnes

En Afrique de l’Ouest, une sage-femme est souvent obligée de remplir la tâche de trois personnes

Responsable du département des ressources humaines au bureau africain de l’OMS, le docteur Adam Ahmat préconise des recrutements décentralisés pour déployer le personnel soignant dans les zones rurales, où il fait cruellement défaut.

La pandémie de Covid-19 a mis à l’épreuve les systèmes de santé et révélé leurs fragilités. Les progrès accomplis au cours des dernières années ont parfois été effacés. Dans le domaine de la santé maternelle et infantile, les données récentes publiées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pointent d’importantes insuffisances, en particulier en Afrique de l’Ouest. Adam Ahmat, responsable du département des ressources humaines pour la santé au bureau africain de l’OMS, revient sur les défis que doivent relever les gouvernements pour garantir un bon accès aux soins maternels et infantiles.

Quelle est la situation de la santé maternelle et infantile en Afrique de l’Ouest ?

Comme dans d’autres régions du continent, des progrès existent, mais ils sont lents. Et parmi les causes, la pénurie de personnels de santé qualifiés est une donnée majeure. Si l’on considère l’ensemble des agents, en excluant les administrateurs de santé et le personnel d’appui, la densité moyenne de personnels de santé en Afrique était de 29 pour 10 000 habitants en 2018. La cible fixée à l’horizon 2030 par les Objectifs de développement durable (ODD) est de 134. On en est très loin. Il est difficile de se prononcer sur les personnels exclusivement dédiés à la santé de la reproduction en tant que tels. Mais si on considère, selon les recommandations de l’OMS, qu’il faudrait disposer de 44,5 médecins, infirmiers et sages-femmes pour 10 000 habitants, des augmentations massives des effectifs de personnels de santé s’avèrent nécessaires.

Quels sont les métiers qui souffrent le plus de ce manque ?

Les pénuries de ressources humaines sont liées aux modèles de soins en vigueur dans les pays, pour répondre d’abord aux soins de santé primaires des groupes vulnérables. Le plus souvent, ce sont les sages-femmes – professionnelles, assistantes et aides accoucheuses – qui s’occupent du suivi de la grossesse et des accouchements. Mais les accouchements normaux peuvent vite devenir dangereux, car ces personnels de santé sont souvent démunis quand surviennent les complications. C’est à ce moment que doivent intervenir les spécialistes : obstétriciens, gynécologues, pédiatres et chirurgiens pédiatres. Mais ces derniers sont très rares, surtout en zone rurale.

Cette situation est-elle consécutive d’un problème de formation ou de manque de moyens pour recruter ?

Les raisons des pénuries sont multiples et variées. Beaucoup de pays de la sous-région ont une capacité insuffisante pour former plus de personnels de santé dans toutes les disciplines requises. Il manque des enseignants qualifiés, des infrastructures, des équipements et des sites de formation. A cela s’ajoute la question de l’inadéquation entre la formation et les emplois demandés. La conséquence est que les pays n’absorbent pas toujours leurs diplômés. Un autre aspect non négligeable à prendre en compte est la migration des professionnels de santé expérimentés et qualifiés vers les pays développés. Quand on les envoie se spécialiser en France par exemple, une fois qu’ils ont leur diplôme, certains ne reviennent pas au pays. Au Niger par exemple, le besoin est criant.

Pour quelles raisons prônez-vous un recrutement décentralisé des personnels de soins ?

On a observé dans plusieurs pays que les gouvernements ont procédé à des recrutements massifs d’agents de santé. C’est une bonne chose. Mais le principal défi réside dans leur déploiement dans les zones reculées ou difficiles d’accès, où les besoins sont très importants. Des recrutements décentralisés, avec des quotas prédéfinis, peuvent répondre à ces défis. Cette option nécessite également une stratégie de fidélisation des agents de santé dans ces milieux.[…]

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Le Monde Afrique.

Cet article a été réalisé en partenariat avec le Fonds français Muskoka.

En Afrique, la lutte contre la mortalité maternelle et infantile fragilisée par le Covid-19 et l’insécurité

En Afrique, la lutte contre la mortalité maternelle et infantile fragilisée par le Covid-19 et l’insécurité

Selon l’OMS, les personnels qualifiés sont en nombre insuffisant, tandis que dans certains pays les populations ont de plus en plus de difficultés pour accéder aux soins.

La pandémie de Covid-19 n’aura pas seulement eu des répercussions négatives sur la prise en charge des grandes maladies qui frappent l’Afrique, comme le paludisme. Elle a aussi freiné le déploiement des programmes de lutte contre la mortalité maternelle et infantile. Le dernier Atlas des statistiques sanitaires africaines, publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) début décembre, en fait le constat en relevant « un ralentissement dans la réalisation des principaux objectifs relatifs à la santé », et notamment ceux concernant la santé des mères et des enfants.

Cela compromet les chances d’atteindre les buts fixés en 2015 dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, visant à faire passer le taux de mortalité maternelle au-dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes d’ici à 2030. L’ambition est aussi d’éliminer les décès évitables de nouveau-nés et d’enfants de moins de 5 ans, de ramener la mortalité néonatale à 12 pour 1 000 naissances vivantes au plus, et la mortalité des enfants de moins de 5 ans à 25 pour 1 000 naissances vivantes au plus.

L’évolution de la situation en Afrique détermine fortement les résultats au niveau mondial : « Près de 99 % des décès maternels surviennent dans les pays en développement, dont plus de la moitié en Afrique subsaharienne, où le taux est de 525 décès pour 100 000 naissances vivantes et de 27 décès néonatals pour 1 000 naissances vivantes », souligne le rapport. Au niveau régional, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale affichent les retards les plus importants. « Un grand nombre des décès maternels surviennent dans ces deux régions », pointe Maurice Bucagu, expert en santé maternelle au siège de l’OMS. A elle seule, cette partie du continent concentre 40 % des décès maternels et un tiers des décès d’enfants. En 2030, les décès maternels y seront encore plus de cinq fois supérieurs à l’objectif visé.

La cause des décès est le plus souvent liée à des complications
survenues pendant la grossesse ou l’accouchement : hémorragie post-partum, hypertension artérielle, infections ou encore avortements pratiqués dans des mauvaises conditions. Du côté des enfants, la malnutrition chronique, la diarrhée, les infections respiratoires et le paludisme sont identifiés comme les premières causes de mortalité.

Des agents de santé ciblés par des groupes terroristes

Des situations pourtant évitables, mais les structures de soins et les personnels qualifiés sont en nombre insuffisant. « Les sages-femmes, les infirmiers, les médecins obstétriciens ou les gynécologues se trouvent surtout dans les grandes villes et très peu dans les milieux ruraux, qui concentrent pourtant la majorité de la population », explique Adam Ahmat, responsable des ressources humaines pour la santé et la planification au bureau régional de l’OMS. Une situation aggravée par la pandémie de Covid-19. « Les personnels de santé ont été réquisitionnés pour assurer la prise en charge des cas de coronavirus. Dans des centres de santé, des soignants non qualifiés se sont occupés des accouchements, des soins prénatals et postnatals. Certaines unités de soins de maternité ont même été fermées », ajoute-t-il.

Le contexte sécuritaire dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest constitue aussi un obstacle à la mise en œuvre de politiques de santé plus ambitieuses. « Au Sahel par exemple, dans des pays tels que le Burkina Faso, le Mali et le Niger, certaines populations ont de plus en plus de difficultés pour accéder aux soins de santé », explique Issaley Abdel Kader, directeur des opérations de l’ONG Alima, qui intervient dans douze pays africains. Le ciblage des agents de santé par les groupes terroristes, « dans certaines zones comme le nord-est du Nigeria, laisse des milliers de femmes et d’enfants sans accès aux soins », poursuit-il : « Les accouchements ne sont donc plus assurés par du personnel qualifié et tout le progrès fait en matière de vaccination est en train de tomber à l’eau. La résurgence de certaines maladies comme la poliomyélite est à craindre. » Le médecin déplore aussi « l’attitude réfractaire de certains groupes armés confessionnels à la planification familiale, par exemple ».[…]

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Le Monde Afrique.

Cet article a été réalisé en partenariat avec le Fonds français Muskoka.

Conférence de presse à Niamey (Niger) : 10 ans du Fonds Muskoka, résultats significatifs et reconduction jusqu’en 2026

Conférence de presse à Niamey (Niger) : 10 ans du Fonds Muskoka, résultats significatifs et reconduction jusqu’en 2026

Les partenaires de mise en œuvre du Programme MUSKOKA au Niger face à la Presse

(Niamey, Mardi 29 Novembre 2022) : Les représentants du ministère de la santé publique, de la population et des affaires sociales, le représentant l’ambassadeur de France au Niger et les patrons des agences des nations unies partenaires de mise en œuvre du Programme MUSKOKA, ont co-animé, ce matin,  une conférence de presse à l’hôtel Radisson Blu de Niamey.

Il s’est agi pour les organisateurs de présenter les résultats significatifs de 10 ans de mise en œuvre du Programme pour plus de 20 millions d’Euros, dans le même temps d’annoncer la reconduction du programme jusqu’en 2026 pour une enveloppe de 143 millions d’Euros pour 9 pays bénéficiaires dont le Niger. A titre indicatif, plus de 6 millions d’enfants ont été traités dans le cadre de la prise en charge du paludisme, de la diarrhée et des infections respiratoires. Entre 2010 et 2020, plus de 70 000 personnels de santé ont été renforcée dans les 9 pays d’intervention du Fonds français MUSKOKA. Ces résultats ont été partagés avec le public à travers une projection de 2 films vidéos.

Dans son intervention M. Sabo Hassane Adamou secrétaire général adjoint du Ministère de la santé publique de la population et des affaires sociales a porté l’accent sur la valeur ajoutée du fonds français MUSKOKA (FFM) en appui aux efforts du gouvernement dans le domaine de la santé notamment dans les trois régions d’intervention de ce Programme au Niger. Au nom du Gouvernement, M. Sabo Hassane Adamou n’a pas manqué de lancer un appel à l’endroit des partenaires techniques et financiers pour , «  emboîter le pas au fonds MUSKOKA afin de renforcer la santé maternelle, néonatale et infantile, la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes, la planification familiale et la lutte contre la malnutrition ».

Lancée en 2010 lors du sommet G8, l’initiative Muskoka est mise en œuvre conjointement par l’UNICEF, l’OMS, l’UNFPA et ONU Femmes dans 9 pays dont le Niger à hauteur de 143 millions d’euros. Le FFM est un fonds catalytique permettant une meilleure coordination des stratégies régionales et nationales, afin de participer à la santé et au bien-être des mères, nouveaux nés, enfants et adolescentes. En outre, il vise à assurer un accès équitable et de qualité aux soins et aux médicaments, garantir l’accès des adolescents et en particulier des adolescentes aux droits et à la santé sexuels et reproductifs, améliorer la nutrition femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescent.e.s, promouvoir l’autonomisation des femmes etc.

Pour sa part, M. Stefano Savi représentant de l’UNICEF au Niger et représentant a rappelé les domaines couverts par le Fonds français MUSKOKA et ce dans les 9 pays d’intervention. Il a mentionné entre autres : la santé de la mère, du nouveau-né et de l’adolescent, la prise en charge des maladies de l’enfant, l’amélioration des compétences des agents de santé, l’autonomisation de la femme et de la fille, la lutte contre les violences basées sur le genre, la prévention et la prise en charge de la malnutrition et enfin le changement social et comportemental des populations. Réagissant à la reconduction du FFM, le patron de l’UNICEF en résidence à Niamey, a insisté sur le fait capital que cela nécessite un supplément d’efforts dans le cadre de la coordination entre les agences du système des nations unies.[…]

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Au Sénégal, imams et marraines de quartier servent de médiateurs entre les femmes et leurs maris.

Au Sénégal, imams et marraines de quartier servent de médiateurs entre les femmes et leurs maris.

Episode 4/4 « En Afrique, les femmes face aux violences »

Ces acteurs communautaires font un travail de sensibilisation et de négociation et, dans les cas les plus graves, tirent la sonnette d’alarme.

Enceinte de six mois, Diatou Faye, 27 ans, est venue seule pour sa consultation mensuelle au centre de santé de Yeumbeul, une banlieue éloignée de Dakar. Quelques semaines plus tôt, la jeune femme a été chassée de chez elle par son mari, qui la soupçonne d’adultère et ne veut ni reconnaître l’enfant ni participer aux frais de grossesse. « J’ai dû dormir dehors, près de la station-service », raconte-t-elle, encore marquée par cet épisode. Là-bas, elle a été repérée par Maty Sall, une « bajenu gox » (« marraine de quartier », en wolof) qui l’a rapidement emmenée au centre de santé afin qu’elle puisse voir un gynécologue. Elle a même été hébergée par la maternité le temps que les acteurs communautaires trouvent un accord avec sa famille, lui permettant d’aller vivre chez sa tante.

« Nous avons pris en charge tous les frais médicaux. Nous réservons en effet 3 % de nos recettes aux situations d’urgence », explique Malamine Diop, assistant social dans cet établissement ouvert en 2018 et qui met l’éradication des violences basées sur le genre au cœur de ses préoccupations. Au Sénégal, 27 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences physiques, selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD, 2019). Dans plus de la moitié des cas, le mari ou le partenaire est l’auteur de ces actes.

A la maternité du centre de santé de Yeumbeul, où se pressent les jeunes mères avec leurs nourrissons accrochés dans le dos, une salle est dévolue à l’écoute des femmes victimes de violences. Un travail que le personnel de santé mène désormais main dans la main avec des acteurs communautaires tels que les « bajenu gox », les imams ou les collectifs de jeunes. « Ils vivent avec les populations, qui leur font confiance, et peuvent ainsi identifier des cas qui nous sont souvent inaccessibles, explique Malamine Diop. S’ils connaissaient déjà les violences physiques, nous avons dû les sensibiliser à reconnaître les violences psychologiques, morales, économiques ou conjugales. »

Des juristes en soutien

A Yeumbeul, banlieue pauvre où de nombreux habitants vivent dans la promiscuité, les abus les plus fréquents sont les violences dites économiques. « Si le mari ne donne pas à manger à sa femme, ne s’occupe pas de sa santé ou de ses dépenses quotidiennes, je négocie d’abord avec lui pour éviter d’aller en justice », explique Maïmouna Diallo, « bajenu gox » depuis 2009.

Dans un pays à 95 % musulman, l’enjeu est aussi d’associer les imams au travail de sensibilisation. « Nous rappelons les devoirs de chacun dans un mariage : l’homme ne doit pas maltraiter la femme, il doit la prendre en charge, la soigner », détaille El Hadj Sakho, vice-président de l’association des imams de la commune de Yeumbeul Nord.

En cas de violences physiques ou de viol, la plupart des acteurs communautaires reconnaissent que la médiation ne suffit pas. Maty Sall reste marquée par le cas de deux adolescentes de 15 et 16 ans, toutes les deux violées par leur père quelques semaines plus tôt. « Nous les avons reçues dans la salle d’écoute, puis nous les avons amenées à la police après avoir vu le gynécologue, qui a fait un certificat médical », explique la marraine de quartier, qui s’est tournée vers l’Association des juristes sénégalaises (AJS) pour trouver un avocat et les aider dans leurs démarches juridiques.

« A part quand il s’agit de violences économiques, nous refusons toute négociation »

Dans les petits bureaux de la « boutique de droit » de Pikine, une banlieue voisine, quatre juristes s’activent à rédiger des plaintes, des requêtes ou des conclusions juridiques. « Si nous avons un cas de violence qui a besoin d’un suivi médical, nous l’envoyons au centre de santé de Yeumbeul. A l’inverse, eux nous réfèrent les personnes qui ont besoin d’un suivi juridique », explique Ndeye Bakhoum, coordinatrice du lieu, l’une des huit structures de ce type que compte l’AJS au Sénégal.

A Pikine, l’équipe de dix juristes a traité gratuitement environ 1 600 cas par an en 2020 et en 2021. Parmi ces dossiers viennent d’abord les violences physiques (38 %) puis sexuelles (26 %), psychologiques (22 %) et économiques (13 %). « A part quand il s’agit de violences économiques, nous refusons toute négociation et accompagnons les femmes pour porter plainte ou demander le divorce », précise Ndeye Bakhoum, qui doit aussi parfois expliquer aux acteurs communautaires où sont les limites de la médiation.

Un travail de fourmi

Pour tous les acteurs engagés, cette mobilisation s’apparente souvent à un travail de fourmi. Ainsi, malgré la confiance qu’elles ont gagnée dans leur quartier, les « bajenu gox » peinent encore à faire parler les femmes, qui n’ont pas toujours conscience d’être victimes de violences ou de viols, surtout dans le cadre d’un couple marié. « La femme a des droits et ne doit pas se soumettre sexuellement. Il existe des limites. Lorsqu’elles ne sont pas acceptées par le mari, c’est là que les violences commencent », observe Maty Sall, qui sait parfaitement que de nombreux cas d’abus ne sortent pas de l’intimité des chambres à coucher.[…]

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Dossier réalisé en partenariat avec le Fonds français Muskoka.