Donner aux femmes l’accès aux services de planification familiale en Afrique

Donner aux femmes l’accès aux services de planification familiale en Afrique

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L’accès aux contraceptifs n’a pas progressé au même rythme en Afrique que dans le reste du monde. Certains pays africains investissent dans les services de planification familiale pour réduire les taux de fécondité, améliorer le développement économique et l’état de santé de leur population. Reportage de Tatum Anderson.

Bulletin de l’Organisation mondiale de la Santé 2017;95:614-615. doi: http://dx.doi.org/10.2471/BLT.17.020917

Berhane Assefa, coordinatrice de la planification familiale au niveau national dans le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, l’Éthiopie, se rappelle qu’il y a à peine 20 ans, de nombreuses femmes dans son pays donnaient naissance à plus de 8 enfants.

En 2016, cependant, le taux de fécondité moyen avait chuté à 4,6 naissances vivantes par femme, selon l’enquête démographique et sanitaire (EDS) menée en Éthiopie. À Addis-Abeba, la capitale de ce pays de quelque 99 millions d’habitants, les femmes ont moins de 2 enfants en moyenne, indique A. Berhane, citant l’EDS de 2011 menée en Éthiopie.

«Tous les 5 ans, la prévalence de la contraception (la proportion de femmes qui utilisent des contraceptifs) double, par conséquent, je suis satisfaite du programme qui permet à davantage de femmes de maîtriser le nombre de leurs enfants», déclare-t-elle.

La révolution de la planification familiale en Éthiopie a commencé il y a 10 ans environ lorsque des centaines de centres de soins primaires ont été construits, que les stocks de contraceptifs ont augmenté et que les agents de vulgarisation sanitaire établis dans ces centres ont été formés pour conseiller les familles sur les méthodes de contraception.

Ces agents de santé communautaires se sont mis à distribuer des préservatifs masculins et féminins, à administrer des injections d’acétate de médroxyprogestérone et, dernièrement, ils ont été formés à insérer et à retirer des implants et des dispositifs intra utérins.

La sensibilisation et l’éducation ont été essentielles pour permettre aux femmes et à leur conjoint de décider du nombre d’enfants qu’ils veulent avoir et du moment auquel ils souhaitent arrêter d’agrandir leur famille, et pour leur faire connaître les options à leur disposition pour y parvenir.

Les résultats sont impressionnants. Entre 2000 et 2016, la proportion des femmes mariées utilisant des contraceptifs a progressé de 8% à 36%, selon l’EDS menée en Éthiopie en 2016.

L’Éthiopie est devenue l’un des acteurs d’une révolution de la planification familiale qui a permis à l’usage des contraceptifs de s’enraciner dans l’ensemble du monde depuis les années 1960.

Donner aux femmes l’accès aux services de planification familiale en Afrique

La planification familiale, essentielle au développement de l’Afrique de l’Ouest

Par Dr Babatunde Osotimehin et Dr Chris Elias pour Jeune Afrique

Il y a deux mois, les dirigeants de la planète se sont réunis à l’Organisation des Nations unies et y ont adopté une série d’objectifs ambitieux qui ont le potentiel de faire avancer la santé et les progrès humains plus rapidement que jamais auparavant.

Il nous faut maintenant nous atteler à la tâche ardue de traduire ces objectifs de développement durable en actions. Les droits et le bien-être des femmes et des jeunes filles, qui seront l’une des forces motrices de cet élan mondial, doivent être notre priorité.

S’assurer que chaque femme dispose des informations et des services lui permettant de décider quand avoir des enfants, et combien, est une première étape cruciale. Nous avons pu observer par nous-mêmes les progrès énormes réalisés pour les femmes, les familles et les collectivités, lorsqu’il existe un accès équitable à la planification familiale volontaire et à la contraception, et les effets dévastateurs lorsque ce n’est pas le cas.

Les bienfaits de la planification familiale s’étendent bien au-delà de la sphère individuelle. L’accès à une gamme complète d’options contraceptives réduira considérablement les mortalités maternelle et infantile et améliorera la santé globale des familles. Permettre aux jeunes femmes de décider si, et quand, elles veulent fonder une famille leur offre plusieurs possibilités : rester à l’école, rejoindre la population active ou poursuivre d’autres rêves. Ce cercle vertueux qui commence par l’autonomisation d’une seule femme peut extirper des communautés entières de la pauvreté. Il existe des preuves incontestables que l’augmentation du nombre de femmes en bonne santé, instruites et actives, stimulera le bien-être économique des pays francophones d’Afrique de l’Ouest. Ce changement ne se produira que si les pays couplent leurs politiques sociales et économiques avec des programmes de planification familiale volontaire.

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En Afrique l’accès aux méthodes contraceptives reste encore difficile

En Afrique l’accès aux méthodes contraceptives reste encore difficile

Dans le monde, plus de 60 % des couples en âge de procréer ont recours à la contraception

Dans le monde, environ 63% des femmes de 15 à 49 ans, mariées ou vivant maritalement, utilisent un moyen de contraception en 2011, contre 55% en 1990.
Le recours à la contraception varie beaucoup selon les pays : de 4 % au Sud-Soudan à 88 % en Norvège. L’Afrique est le continent où la contraception est la moins répandue, elle concerne moins d’une femme d’âge fécond sur trois. En Afrique subsaharienne (au sud du Sahara), notamment, l’accès aux méthodes contraceptives reste difficile.
Une partie des couples n’ont pas besoin de recourir à la contraception, soit parce qu’ils cherchent à avoir un enfant ou en attendent un, soit parce qu’ils se savent stériles. Toutefois en 2011, 143 millions de femmes, dont la majorité vivent dans des pays en développement, n’utilisent pas de moyens de contraception alors qu’elles ne veulent plus avoir d’enfants ou souhaiteraient espacer les naissances.

La stérilisation féminine et le stérilet restent les méthodes les courantes

Plus de 90 % des couples qui limitent les naissances emploient des moyens de contraception modernes. Les autres utilisent des méthodes traditionnelles, comme le retrait ou la méthode du calendrier.
La stérilisation féminine est la méthode contraceptive la plus utilisée dans le monde (près de 30 %) devant le stérilet, la pilule et le préservatif. La stérilisation masculine, ou vasectomie, est beaucoup plus rare (moins de 4 % ).

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